Une étude récente de l’UFC-Que Choisir met en lumière les failles persistantes des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique en France. Publiée en ce mois de mai 2025, cette analyse révèle que malgré les ambitions affichées par les pouvoirs publics, les mécanismes actuels demeurent insuffisamment efficaces pour encourager les rénovations d’ampleur, pourtant essentielles à la transition énergétique du parc immobilier français. Impliqué dans la rénovation énergétique par sa réalisation experte de diagnostics de performance énergétique (DPE) et d’audits énergétiques, le cabinet DEXO vous rapporte quelques éléments clés de cette étude.
Le rapport de l’association de consommateurs dresse un constat sévère des dispositifs d’aides à la rénovation énergétique en place. MaPrimeRénov’, qui représente 88 % des aides à la rénovation, est perçue comme un mécanisme compliqué par de nombreux bénéficiaires. Un quart d’entre eux qualifie les démarches administratives de « trop complexes », ce qui les dissuade de s’engager dans des travaux, notamment après une évaluation de leur bien par le DPE et surtout l’audit énergétique, dont les scénarios de travaux sont déterminants.
La situation est encore plus critique concernant les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE). L’absence d’un outil public de comparaison oblige les ménages à repérer eux-mêmes les offres de primes auxquelles ils peuvent prétendre, créant ainsi un trop-plein d’informations difficile à démêler. L’UFC-Que Choisir souligne également que les règles d’obtention des aides varient excessivement selon les dispositifs : MaPrimeRénov’ ne s’applique qu’aux bâtiments construits depuis plus de quinze ans, tandis que les CEE concernent ceux érigés depuis plus de deux ans.
Au-delà de ces complications administratives, le niveau des aides proposées demeure insuffisant pour encourager une rénovation d’ampleur. Certains foyers aux revenus intermédiaires et supérieurs doivent financer eux-mêmes jusqu’à 80 % du coût des travaux, et ce, malgré leur accès à MaPrimeRénov’. Quant aux ménages très modestes, ils sont contraints d’avancer jusqu’à 70 % du montant de l’aide théorique qui leur est accordée, ce qui représente un obstacle financier non négligeable.
Face à ces dysfonctionnements, l’UFC-Que Choisir formule plusieurs recommandations afin de simplifier et d’améliorer l’efficacité des dispositifs d’aide. Ainsi, l’association préconise la création d’un guichet unique pour l’ensemble des aides, y compris pour celles qui visent les rénovations par geste, une mesure qui nécessiterait une harmonisation des règles d’obtention entre les différents dispositifs. Elle prône également la mise en place d’un comparateur officiel des primes CEE, gratuit et indépendant, qui permettrait aux ménages de s’orienter plus facilement parmi les offres disponibles. L’association plaide aussi pour une hausse des niveaux d’avances financières pour les ménages modestes et très modestes avec une extension du dispositif aux classes intermédiaires.
Par ailleurs, l’UFC-Que Choisir recommande une prise en charge renforcée par l’Agence nationale de l’habitat (Anah) de la prestation Mon Accompagnateur Rénov’, dont le coût peut atteindre 3 000 €. Enfin, elle souligne l’importance de promouvoir la diffusion de l’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) auprès des banques et de mieux encadrer les objectifs de ce soutien financier.